Billy Pellerin est opticien aux Etats-Unis, il coule une vie paisible avec sa femme que personne d’autre n’aurait voulu. Billy Pellerin est également à Dresde, que les alliés vont ravager et feront plus de dégâts qu’à Hiroshima. Billy Pellerin est aussi sur Tralfamadore, où il s’accouple avec Montana Patachon sous l’oeil amusé des extraterrestres. Billy Pellerin voyage dans le temps et s’apprête à vivre des évènements dont il a déjà le souvenir, car selon les Tralfamadoriens tout se déroule en même temps.
Leur notion du temps est d’ailleurs bien différente de la nôtre, mais là n’est pas l’objet du livre. Kurt Vonnegut Jr n’est pas Philip K. Dick, Kurt se trouvait à Dresde lorsque la ville fut détruite par les alliés. Et ce genre de bombardement, ça marque salement un homme. Comment alors écrire un livre sur cette tragédie qui n’ait pas été déjà rédigé? Comment donc traduire sur le papier des souvenirs qui pèsent sans rallier les sentiers battus et re-battus?
Avec de l’humour. Et de l’absurde. Et un sens aiguisé du récit. Et aussi une façon très vonnegutienne d’exprimer son traumatisme. Il traduit avec brio l’absurdité de la guerre, et nait alors le génie du bouquin. Ceci dit, étant donné que j’ai beaucoup de mal à parler de Abattoir 5, je vais laisser l’auteur lui-même le présenter:
KURT VONNEGUT JR
Germano-Américain de quatrième génération
Qui se la coule douce au Cap Cod,
Fume beaucoup trop
Et qui, éclaireur dans l’infanterie américaine
Mis hors de combat
Et fait prisonnier,
A été, il y a bien longtemps de cela,
Témoin de la destruction de la ville
De Dresde (Allemagne),
« La Florence de l’Elbe »,
Et a survécu pour en relater l’histoire.
Ceci est un roman
Plus ou moins dans le style télégraphique
Et schizophrénique des contes
De la planète Tralfamadore
D’où viennent les soucoupes volantes.
Paix.